14-08-2005
Depuis quelques mois, l’Hôpital Douglas est au cœur d’une controverse. Des citoyens de Verdun se sont mobilisés pour contrer une proposition par la Ville de modifier le zonage pour permettre la construction résidentielle sur une partie des terrains de l’Hôpital. Ce débat, qui a pris le Douglas par surprise et auquel celui-ci n’a pas encore participé activement, met en cause un grand nombre d’enjeux, dont la vocation et l’avenir mêmes de notre institution.
Il est utile de rappeler que l’Hôpital Douglas s’est installé à Verdun en 1887 sur des terres acquises avec des fonds charitables, pour exercer sa mission de soigner les personnes souffrant de maladies mentales. Peu après, les terrains adjacents furent acquis dans le même but, grâce à des dons provenant de la communauté de Montréal qui souhaitait appuyer cette mission.
Au fil des ans, l’Hôpital ne s’est pas éloigné de sa vocation, même si les moyens de traitement ont radicalement changé. Les nouvelles thérapies permettent de traiter dans la communauté la plupart des personnes qui souffrent de maladies du cerveau.
Ce nouveau modèle de soins a permis l’abandon du modèle asilaire qui avait prévalu au Douglas pendant presque 100 ans, alors que par moments l’Hôpital abritait plus de 2 000 patients qui, par manque de moyens thérapeutiques, étaient tenus à l’écart de la société ambiante. Dans ce contexte, les importantes installations physiques de l’Hôpital, y compris les terrains l’entourant, se justifiaient facilement.
Aujourd’hui les bâtisses demeurent utilisées dans leur totalité, comme d’antan. Toutefois, là où on hébergeait des patients, on loge aujourd’hui les services de santé en milieu externe, les cliniques communautaires et spécialisées, les services de soutien administratif à un important réseau de services et l’un des plus importants centres de recherche en santé mentale au Canada.
Dans ce contexte, il est évident que les grands terrains de l’Hôpital ne sont plus requis directement pour soigner des patients. Toutefois, leur importance pour le Douglas et ses patients ne se trouve pas du tout diminuée, puisque leur valeur économique constitue un élément clé pour la poursuite de la mission de l’Hôpital. Le zonage à des fins résidentielles permettra de réaliser cette valeur. Ce n’est pas un secret que le Douglas a un besoin criant d’argent.
En effet, 60 % des infrastructures de l’Hôpital ont été érigées avant 1940. Les rénovations ne suffisent plus à maintenir ces immeubles vétustes à un niveau acceptable pour leur vocation actuelle. Il faut donc modifier en profondeur sinon reconstruire un grand nombre de ces installations.
L’Hôpital ne peut pas compter sur les gouvernements pour mettre à jour ses infrastructures. Par ailleurs, les donateurs privés fournissent déjà plus de 1 million $ par année à la Fondation de l’Hôpital Douglas pour les besoins les plus pressants de l’Hôpital et de son Centre de recherche. Il n’y a pas de source externe de financement vers laquelle nous pouvons nous tourner. Toutefois, la loi permet à l’Hôpital d’aliéner ses terrains excédentaires et d’utiliser le produit pour des projets en immobilisations et, par ricochet, l’amélioration des services prodigués aux patients.
Nous avons toujours recherché un équilibre entre notre mission de soins, de recherche et d’éducation et la protection de notre environnement. Les espaces verts de Verdun ne seront pas menacés par une éventuelle initiative de l’Hôpital, qui mettra toujours ses espaces verts à la disposition du public pour le sport et le repos. L’Hôpital verra à ce que toute éventuelle construction domiciliaire soit respectueuse du cadre existant en termes de densité et de caractère. Dans ces conditions, nous estimons que la vente d’une partie de nos terrains est une mesure positive pour l’Hôpital et l’environnement et a le mérite d’être compatible avec les intentions des donateurs d’origine. D’ailleurs le Douglas a déjà contribué à la cause des parcs récréatifs : c’est sur d’anciens terrains de l’Hôpital que le Parc Angrignon a été créé à proximité.
Nous invitons donc les élus et la population qu’ils représentent à tenir compte de ces considérations dans leur action dans les semaines à venir. Nous croyons que l’avenir de l’Hôpital et la place qu’il occupe dans le tissu social, économique et institutionnel de notre communauté font que les réactions à courte vue n’ont pas leur place dans ce débat. Ils ne règlent surtout pas l’impasse financière dans laquelle se trouve l’Hôpital et qui menace sa survie comme institution de premier plan, conforme à la volonté de ses fondateurs.
Jacques Hendlisz
Directeur général de l’Hôpital Douglas
Claudette Allard
Présidente du Conseil d’administration de l’Hôpital Douglas
Maurice Forget, C.M.
Président du Conseil d’administration du Centre de recherche de l’Hôpital Douglas
Marie Giguère
Présidente du Conseil d’administration de la Fondation de l’Hôpital Douglas
Renseignements
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