02-02-2006
Montréal, le 2 février 2006 – Et si vous ne pouviez pas vous débarrasser d’un cauchemar? S’il vous hantait aussi bien le jour que la nuit? Pour les personnes atteintes du trouble de stress post traumatique (TSPT), ce cauchemar persiste longtemps après un événement, leur faisant constamment revivre une expérience terrorisante issue de leur passé. Heureusement, des chercheurs du Centre de recherche de l’Hôpital Douglas ont peut-être trouvé un moyen d’atténuer cette terreur.
« Certains souvenirs traumatisants demeurent vifs et ne s’atténuent pas avec le temps », déclare Alain Brunet, Ph.D., chercheur au Centre de recherche de l’Hôpital Douglas. « Notre étude consiste à trouver des moyens d’atténuer ces émotions. Pour ce faire, nous utilisons un médicament couramment employé pour contrôler l’hypertension, le propranolol. Nos conclusions préliminaires suggèrent que ce médicament réussit à réduire l’intensité de l’expérience passée et soulage de ce fait les symptômes du TSPT. »
À ce jour, Alain Brunet et ses collègues, Karim Nader de l’Université McGill et Roger Pitman de l’Université Harvard, ont étudié les effets du propranolol sur 19 patients souffrant d’un TSPT depuis onze ans en moyenne. Appelées à décrire leur expérience aussi exactement que possible, ces personnes manifestent certaines réactions physiques, notamment une accélération du rythme cardiaque, une sudation des paumes, etc. Du propranolol leur est ensuite administré.
« Deux doses seulement de propranolol ont considérablement réduit leurs symptômes du TSPT », explique Alain Brunet. « Nous croyons que le propranolol bloque en partie la réinscription du souvenir dans la mémoire à long terme et réduit ainsi son impact émotionnel. Les personnes ne perdent pas la mémoire du traumatisme mais celle-ci devient moins douloureuse. Nous avons besoin d’environ dix patients de plus pour confirmer ces résultats. »
Le TSPT, autrefois appelé « obusite » (ou « shell shock ») est un des troubles les plus répandus chez les soldats. Mais il peut aussi apparaître chez toute personne exposée à une expérience traumatisante: les victimes de viol, les femmes battues, les enfants agressés et même le personnel des services d’urgence. Dans les heures qui suivent un événement traumatisant, le cerveau produit une grande quantité de protéines qui transfèrent les informations de la mémoire à court terme à la mémoire à long terme. Alain Brunet pense que le propranolol peut inhiber en partie ce processus immédiatement après le traumatisme, ou plus tard. Si vous aimeriez participer à l’étude d’Alain Brunet, veuillez lui téléphoner au (514) 761-6131, poste 2368.
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Source: Christine Zeindler