21-02-2015
Mener une vie structurée, prendre ses repas à heures fixes, se coucher tôt, tout cela pourrait-il améliorer la qualité de vie et, mieux encore, prévenir l’apparition de maladies mentales? C’est ce que suggère une étude menée par Kai-Florian Storch, Ph. D., de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas et de l’Université McGill parue dans le périodique en ligne eLIFE.
Notre cycle quotidien de veille-sommeil est régi par une horloge interne de 24 heures, l’horloge circadienne. Toutefois, il est prouvé que l’activité quotidienne est également modulée par des rythmes plus courts que 24 heures –les rythmes ultradiens- qui suivent un cycle de quatre heures. Observés surtout chez les nourrissons, les rythmes ultradiens peuvent expliquer pourquoi nous mangeons trois repas par jour à intervalle régulier.
Ces rythmes ultradiens de quatre heures sont activés par la dopamine, une importante substance chimique du cerveau. Quand les niveaux de dopamine sont déréglés –comme on peut le penser, chez les personnes souffrant de trouble bipolaire ou de schizophrénie- les rythmes de quatre heures peuvent s’allonger et durer jusqu’à 48 heures.
Une nouvelle hypothèse
Avec cette étude menée sur des souris génétiquement modifiées, Dr Storch et son équipe montre que les troubles du sommeil, autrefois associés à des perturbations du rythme circadien, résultent plutôt d’un dérèglement des rythmes ultradiens et représentent les hauts et les bas d’un oscillateur dopaminergique défectueux. Il offre aussi une explication très précise du cycle spécifique de deux jours entre la manie et la dépression observé dans certains cas de bipolarité : c’est le résultat de l’oscillateur dopaminergique qui fonctionne sur un cycle de 48 heures.
Percée prometteuse
Ces travaux sont tout à fait innovants, non seulement parce qu’ils révèlent un nouveau générateur de rythme basé sur la dopamine, mais également parce qu’ils établissent un lien avec la psychopathologie: quand l’oscillateur ultradien de l’éveil se dérègle, le sommeil devient perturbé et la manie se déclenche chez les patients atteints de troubles bipolaires. Ces résultats pourraient faire progresser les traitements des troubles bipolaires et d’autres maladies mentales liées au dérèglement de la dopamine.
Cette recherche intitulée « Un oscillateur dopaminergique hautement accordable génère les rythmes ultradiens de l’activation comportementale » a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada, par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie, et par la Fondation canadienne pour l’innovation.
Renseignements
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