07-03-2008

Le protocole l’utilisation des mesures de contrôle du Douglas vient de faire l’objet d’une nouvelle mise à jour qui tient compte de l’évolution des besoins de l’Institut. Il énonce que tout employé du Douglas doit avoir recours aux mesures de contrôle seulement dans les cas où un patient, ou toute autre personne, est exposé à un réel danger, et seulement si les autres mesures d’intervention ont échoué.

Ce protocole fait donc la promotion d’une démarche progressive pour maîtriser le comportement inapproprié d’un patient. Le protocole a été rédigé en grande partie par Hélène Laberge, présidente du Comité des mesures de contrôle du Douglas. Ce comité a été mis sur pied dans le but de veiller à ce que les règles régissant les mesures de contrôle (isolement, contention physique, contention chimique) de l’Institut soient à la fois claires, respectueuses envers les patients et conformes aux plus récentes lignes directrices du ministère de la Santé et des Services sociaux ainsi qu’aux objectifs du Plan d’action en matière de santé mentale.

Un plus pour les patients

Le protocole rend obligatoire la consignation dans les dossiers des patients de tout recours à une mesure de contrôle. Chaque recours doit également être noté dans les indicateurs du Douglas. Ces renseignements statistiques sont ensuite communiqués au Ministère. De plus, l’équipe clinique se réunit pour déterminer des moyens ayant pour objectif d’éviter toute utilisation de ces mesures. La participation du patient dans ce processus est essentielle.

Denise Couture, travailleuse sociale aux Soins intensifs et à l’Urgence, a observé une réduction du nombre de plaintes formulées par les patients et leur famille concernant l’utilisation des mesures de contrôle : « Aux Soins intensifs, les patients et leur famille reçoivent plus d’information sur les recours aux mesures de contrôle qu’auparavant. Nous les encourageons à faire part au personnel de toute suggestion qui pourrait aider à éviter d’utiliser de telles mesures. Ainsi, les familles font partie de la solution. »

Selon Debbie Nasheim, chef du Programme de déficience intellectuelle avec comorbidité psychiatrique : « Partout, au Douglas, nous travaillons constamment à réduire le recours aux mesures de contrôle. À titre d’exemple, au Burgess 2, nous avons noté des réductions de 12 % l’an dernier, et de 30 % l’année précédente.»

Hélène Laberge explique : «La clé est d’établir des liens solides entre les patients et le personnel. Lorsque les patients semblent agités, le personnel les aide à réagir de manière constructive, en leur offrant une approche thérapeutique adaptée à leurs besoins. Pour certains, la lumière tamisée les aidera à se calmer tandis que pour d’autres, la musique classique aura un effet bénéfique. Chaque patient est un cas particulier.»

Un plus pour le personnel

Certains patients peuvent parfois éprouver du ressentiment envers la personne qui applique la mesure de contrôle. C’est pourquoi une utilisation moindre des mesures de contrôle a pour effet d’améliorer les relations entre patients et intervenants cliniques. De plus, qui dit moins de mesures de contrôle dit moins de rapports à rédiger! Les équipes estiment qu’il est plus intéressant de travailler sur des solutions de rechange, puisque celles-ci sont mieux perçues par les patients et qu’elles sollicitent la créativité de l’équipe. Denise Couture ajoute : «Les équipes prennent en note les stratégies qui ont porté fruit. Elles s’assurent ainsi que les patients soient traités de la manière la plus
positive et respectueuse possible.»