24-07-2009
En janvier 2003, le gouvernement du Québec entérinait la Loi n° 90 qui redéfinissait, entre autres, le travail des infirmières en matière d'évaluation clinique. Les modifications apportées à la Loi sur les infirmières et les infirmiers introduisaient la notion de plan thérapeutique infirmier (PTI). Le PTI est un document qui permet de rendre facilement accessibles les décisions cliniques prises par l'infirmière sur la base de son évaluation et qui sont cruciales pour le suivi clinique du patient.
« Avant, les décisions que prenaient les infirmières n'apparaissaient pas toujours aux dossiers des patients, ou étaient difficiles à trouver. De plus, les plans de soins étaient parfois rédigés au crayon, donc «effaçables». Pourtant, les infirmières en sont imputables et ces décisions engagent leur responsabilité professionnelle », déclare Jennifer Hague, infirmière clinicienne en soins spécialisés et coordonnatrice du projet PTI à la Direction des soins infirmiers (DSI). « Grâce au PTI, toutes les décisions sont maintenant documentées au dossier du patient. La sécurité et la qualité des soins infirmiers s'en trouvent grandement améliorés ».
Les établissements de santé du Québec avaient jusqu'au 1er avril 2009 pour implanter le PTI. Au Douglas, la formation a débuté en novembre 2008 et, en cinq mois, 251 infirmières avaient été formées.
L'apprentissage d'une nouvelle méthode de travail se fait rarement sans heurts. Toutefois, malgré quelques résistances initiales, les infirmières ont vite compris les avantages de modifier leurs habitudes de travail en vue d'intégrer le PTI à leur pratique quotidienne.
« Une formation composée de deux modes de diffusion complémentaires (en ligne et en salle de classe) a permis aux infirmières de prendre en main leur apprentissage » explique Suzie Grégoire, conseillère en formation continue du Bureau de coordination de l'enseignement et de la formation (BCEF). « Après la formation, chaque infirmière assistait à au moins un atelier d'intégration pratique d'environ 90 minutes. Sandra Clergé, Jennifer Hague, Johanne Roy et Régis Villeneuve de la DSI, aidés par Caroline Drolet et Guy Limoges, infirmière et infirmier d'unité, se sont partagé la tâche d'animer les ateliers le jour, le soir et la nuit, afin de joindre tous les quarts de travail. » Le personnel moins familier avec la formation en ligne pouvait compter en tout temps sur le soutien de Claudette Carpentier, technicienne en communication du BCEF.
Ce qui se mesure, se réalise
L'objectif de la DSI a été atteint quant au nombre d'infirmières formées (99 % du personnel infirmier). Il reste maintenant à analyser la qualité des PTI et à évaluer si les infirmières :
- complètent systématiquement un PTI pour chaque patient qui requiert un suivi clinique;
- ont intégré les connaissances acquises lors des formations sur le PTI dans leur pratique;
- sont satisfaites de la formation à deux volets qu’elles ont reçu.
Depuis le 1er juin, la DSI, appuyée par Steve Castonguay, conseiller cadre en mesures d'urgence et en qualité à la Direction de la qualité, procède donc à un audit dont l'objectif est d'évaluer la qualité des PTI et le processus de formation. « Nous ne cherchons pas à évaluer individuellement chaque infirmière, mais bien à assurer que la qualité des soins infirmiers est à un niveau désirable, dans les unités internes et externes, et à comparer nos activités avec les meilleures pratiques reconnues », souligne Jennifer Hague.
« L'apport des infirmières est essentiel dans l'amélioration de la santé et dans la qualité des soins auprès des patients. L'audit vise à assurer que le travail des infirmières s'appuie sur les meilleures pratiques et reflète la vision d'excellence du Douglas en matière de soins, d'enseignement et de recherche », conclut Hélène Racine, directrice des Soins infirmiers.