30-05-2003


En 1951, lorsque Charles H. Cahn, d’origine allemande, est entré pour la première fois dans les magnifiques locaux du Douglas, lequel pouvait accueillir près de 1 200 patients hospitalisés (et aucun patient externe), des vaches paissaient dans les champs de l’hôpital et les traitements psychiatriques n’étaient encore que très limités. Petit-fils de Walther Nernst, récipiendaire du prix Nobel de chimie en 1920 pour avoir découvert la troisième loi de la thermodynamique, Charles H. Cahn comptait également apporter une contribution au monde – mais dans le domaine de la psychiatrie.

Aujourd’hui âgé de 82 ans, le Dr Cahn apporte les touches finales à son travail et prendra sa retraite en juin. Il aura offert 52 années de services dévoués à l’Hôpital Douglas, qui perd donc non seulement un ami de longue date et un psychiatre remarquable, mais également sa principale ressource en ce qui a trait à son histoire.

En l’honneur de ses nombreuses réalisations, l’Hôpital Douglas a donné son nom à la bibliothèque.

Lorsque le Dr Cahn est entré au Douglas, il faisait partie des cinq seuls psychiatres chargés de traiter tous les patients de l’Hôpital. « J’étais responsable du traitement d’un millier de patientes, sous la supervision du directeur clinique de l’époque, le Dr Heinz Lehmann. Pour être honnête, au départ j’étais un peu débordé par le nombre démesuré de personnes dont j’étais responsable.

"Lorsque je suis arrivé à East House (qui est aujourd’hui le service des urgences), j’ai vu des femmes dont certaines étaient nues allongées sur le sol. Il y avait des matières fécales sur les murs. Outre des sédatifs et des tranquillisants, je ne disposais d’aucun médicament pour aider des personnes déprimées, anxieuses ou psychotiques. C’était un travail énorme".

Comme les autres psychiatres, le Dr Cahn habitait dans les locaux du Douglas. En échange de son travail, il pouvait occuper un logement chauffé et recevait gratuitement du lait, du pain et des légumes. Il a vécu pendant plusieurs années avec sa famille dans le bâtiment qui est aujourd’hui le Centre McGill d’études sur le vieillissement. Habituellement, il travaillait six jours par semaine, et on le croisait souvent au milieu de la nuit aux urgences, en train de prêter main forte pour les admissions particulièrement difficiles. Il recevait, en contrepartie de ses efforts, environ 5 000 dollars par an.

Début d’une révolution

«Ma carrière a connu un tournant à la fin des années 1950, se souvient le Dr Cahn. Je travaillais, avec le Dr Lehmann et d’autres psychiatres, sur la première étude portant sur l’antidépresseur imipramine. Quelle merveille de voir les patients réagir à un médicament contre la dépression! Nous avons constaté que nous étions en mesure de réduire la durée d’une dépression grave de quatre ou six mois à un mois. Il s’agissait d’une révolution dans le domaine de la psychiatrie».

En plus d’être un éminent psychiatre, le Dr Cahn a œuvré en qualité de surintendant médical de 1967 à 1972, de directeur des services professionnels de 1972 à 1984, et a voyagé à travers le Canada en tant que membre de l’équipe du Conseil canadien d'agrément des hôpitaux de 1971 à 1988. L’histoire qu’il a écrite sur l’Hôpital Douglas en 1981 est connue pour son côté détaillé et sa lisibilité. Les voyages qu’il a entrepris en 1956 aux États-unis et en Angleterre en vue d’étudier les soins psychiatriques chez les personnes âgées, et en 1984 dans dix pays d’Europe de l’Ouest pour étudier les soins psychiatriques, ont permis d’accroître les connaissances en la matière et ont rehaussé la réputation du Douglas sur la scène internationale.

Renseignements

Florence Meney
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