Comment les services de santé mentale intègrent-ils le rétablissement?

Intégrer le rétablissement dans les soins de santé mentale demande un véritable changement de paradigme. Le principal défi pour les intervenants en santé mentale, notamment les cliniciens et les intervenants communautaires, est de traduire le concept philosophique du rétablissement en services.

Les services doivent encourager l’espoir, la maîtrise de soi, le sens à donner à sa vie; ils doivent favoriser l’intégration dans la communauté des personnes souffrant de troubles psychiatriques, ce qui n’est pas le cas des services actuels qui encouragent la dépendance. Pour que le rétablissement ait un impact, les services de santé mentale doivent comprendre ce qu’est réellement le rétablissement.

La mise en place de services axés sur le rétablissement passe aussi par la transformation radicale de la façon de travailler des professionnels et des cliniciens. Cette transformation consistera à :

• Changer la dynamique du pouvoir entre les fournisseurs de services et les personnes souffrant de troubles psychiatriques
• Encourager les personnes souffrant de troubles psychiatriques à participer à la communauté et en faire des membres à part entière
• Donner le leadership aux personnes souffrant de troubles psychiatriques
• Combattre la stigmatisation et la discrimination

Pour que le rétablissement ait un impact, les services de santé mentale doivent également suivre les meilleures pratiques et être accessibles dans des délais raisonnables. L’accès à un logement communautaire décent à prix abordable est également essentiel.

Le rétablissement au Douglas

Certains programmes cliniques de l’Institut Douglas ont déjà intégré le concept de rétablissement dans leurs pratiques. L’objectif des années à venir est d’inclure le rétablissement dans tous les programmes cliniques.

Panel des usagers du Programme des troubles de l’humeur

Ce panel, qui est constitué de 13 usagers bénévoles, se réunit tous les trois mois pour évaluer la qualité des services cliniques, répondre aux questions des chercheurs ou des gestionnaires et valider les campagnes d’information du public. Il rapproche les décideurs des usagers. Au cours des prochaines années, les huit programmes cliniques auront un panel des usagers.

Série vidéo « Témoignages de rétablissement »

Les personnes qui ont vécu avec une maladie mentale sont bien placées pour identifier les facteurs qui contribuent à leur rétablissement.

La chercheuse Myra Piat, Ph.D., a lancé la série vidéo « Témoignages de rétablissement », une série de 18 témoignages de personnes de tous âges et de toutes provenances qui parlent de leur rétablissement.

Service de pairs aidants du Programme de réadaptation psychosociale

Des pairs aidants guident et encouragent les personnes à développer leur plan d’action personnel de rétablissement. Cette démarche se fait de façon individuelle et en groupe. Ce service sera implanté dans tous les services cliniques de l’institut.

Pair aidant auprès des familles

Ce service de pairs aidants a été implanté à l’Urgence au printemps 2012. Sylvie Bouchard parle de son expérience de pair-aidant dans le blogue Recovery Talks. 

Programme des troubles de l’alimentation

Le rétablissement et l’espoir sont systématiquement abordés lors des discussions cliniques et des réunions du personnel. On encourage les patients à se dissocier de leur maladie, et à donner un nouveau sens à leur vie. On les invite également à avoir recours aux ressources d’autothérapie comme ANEB Québec, et aux sites web où des patients parlent de leur rétablissement et expliquent comment gérer les rechutes. Le Programme des troubles de l’alimentation encourage aussi les patients à parler de leur rétablissement.

Centre Wellington

Organisme de réinsertion sociale et d’appui communautaire, le Centre Wellington offre des services qui aident les patients à mener une vie normale et utile dans la communauté, par la réinsertion professionnelle, l’éducation et les ateliers artistiques.

Journée de partage des connaissances organisée par le Programme de prévention du premier épisode de psychose

La Journée de partage des connaissances a été créée suite à la suggestion d’un patient. Son objectif est de partager le résultat des études menées avec les patients et leur famille, par le biais d’affiches et de discussions. Cette Journée est pour les patients l’occasion de poser des questions et de proposer des thèmes de recherche future. Elle aide aussi les chercheurs à mieux comprendre les adolescents psychotiques, à améliorer leur traitement et à obtenir de meilleurs résultats.