08-01-2008
Des chercheurs de l’institut universitaire en santé mentale Douglas souhaitent discuter avec vous des progrès de leurs recherches respectives et des façons de mieux diagnostiquer, traiter et aider les membres de la famille des individus aux prises avec cette terrible maladie. Voici une liste décrivant leurs travaux les plus significatifs.
La génétique de la maladie d’Alzheimer
Judes Poirier, Ph. D., C.Q., directeur du Centre McGill d’études sur le vieillissement de l’institut Douglas. Entrevues en français et en anglais.
La médecine individualisée pourrait être l’un des meilleurs traitements contre la maladie d’Alzheimer selon Judes Poirier. Lui-même et son équipe de recherche ont démontré que la molécule apolipoprotéine E (apoE), transportant le cholestérol dans le cerveau, ne fonctionne pas adéquatement chez certains patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Ils ont mené cette découverte à l’étape suivante, en développant un test génétique servant à identifier les individus portant la molécule apoE déficiente. Bien que cette découverte ne peut être utilisée pour le diagnostic de la maladie d’Alzheimer, elle peut être utile afin de déterminer le traitement qui serait le plus avantageux. Cette stratégie médicale individualisée devient de plus en plus la norme pour bien d'autres maladies et aide les patients à obtenir le meilleur traitement associé à leur diagnostic.
Diagnostic précoce de la maladie d’Alzheimer et pratiques cliniques
Serge Gauthier, M.D., FRCPC, directeur de l’Unité de recherche sur la maladie d’Alzheimer du Centre McGill d’études sur le vieillissement.
Entrevues en français et en anglais.
Serge Gauthier a dirigé des recherches sur la démence à l’Institut Douglas depuis plus de 20 ans et est réputé pour avoir mis sur pied la première étude canadienne multicentres sur le traitement de la maladie d’Alzheimer et utilisant la tacrine. De plus, il a développé des lignes directrices pour la pratique clinique de première ligne afin de reconnaître, d’évaluer et de gérer les troubles de la démence.
Études cliniques – de nouveaux traitements pharmacologiques
Vasavan Nair, M.D., FRCPC, chef médical du Programme de démence avec comorbidité psychiatrique. Entrevues en anglais seulement.
De nouveaux traitements pourraient être en vue pour certains des 280 000 Canadiens qui souffrent de la maladie d’Alzheimer. Des chercheurs de l’Hôpital Douglas ont entrepris, sous la direction de Vasavan Nair, d’évaluer l’efficacité d’une nouvelle génération de médicaments qui pourraient non seulement interrompre la progression de la maladie d’Alzheimer, mais également renverser certains des symptômes.
La chimie du cerveau, la mémoire et l’apprentissage
Remi Quirion, O.C., Ph. D., C.Q., MRSC, directeur scientifique de l’Institut Douglas. Entrevues en français et en anglais.
Rémi Quirion se consacre à analyser comment la neurochimie du cerveau est liée aux lacunes dans le raisonnement (tout comme la démence est reliée à la maladie d’Alzheimer). De plus, il fait des recherches afin de déterminer à quel point les produits chimiques contenus dans le cerveau, tels l'acétylcholine et les neuropeptides, facilitent l'apprentissage et la mémoire sur les modèles d’animaux.
Le volume du cerveau et le vieillissement
Jens Pruessner, Ph. D., directeur de l’axe Vieillissement et maladie d’Alzheimer. Entrevues en anglais seulement.
La taille pourrait expliquer bien des choses selon Jens Pruessner. Ses recherches consistent à cartographier les changements dans la taille et le volume du cerveau qui se produisent au fur et à mesure qu’un individu vieillit. Il compare ensuite les résultats des changements observés dans le fonctionnement entre le vieillissement normal et celui qui est anormal. Par exemple, des études antérieures ont démontré que certains individus aux prises avec une démence reliée à la maladie d’Alzheimer avaient des structures cérébrales plus petites que ceux n’ayant pas ce trouble. Toutefois, Jens Pruessner démontre plutôt que le vieillissement n’est pas un processus uniforme, mais qu’il présente des variations importantes selon les individus. Il examine comment certains facteurs, tels les hormones et le stress, peuvent contribuer à ces différences. Ses recherches tendent à confirmer que les diverses tailles et formes des structures cérébrales puissent avoir des effets sur le comportement et le fonctionnement des individus.
Vin rouge, thé et chocolat : leurs effets sur les troubles neurologiques
Stéphane Bastianetto, Ph. D., Jonathan Brouillette et Rémi Quirion, Ph. D., directeur scientifique du Douglas.
Entrevues en français et en anglais.
Ces chercheurs étudient comment les différents composés chimiques présents dans des boissons tels le vin rouge, le thé et aussi dans des aliments comme le chocolat, peuvent réduire le risque de souffrir de troubles neurologiques comme la démence, la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson et l’AVC. Leurs découvertes ont démontré que des composés spécifiques tels le resvératrol, présent dans le vin rouge, les polyphénols dans le chocolat et les esters de gallate dans le thé ont véritablement des vertus neuroprotectrices. Non seulement ces composés ont démontré des effets antioxydants, mais ils ont également interagit avec d’autres molécules cellulaires. Les chercheurs tentent maintenant d’e comprendre le mécanisme sur le plan cellulaire et cherchent les meilleures façons d’optimiser cet effet protecteur.
La Remémoration et le vieillissement
Maria Natasha Rajah, Ph. D. Entrevues en anglais seulement.
Elle mène actuellement une recherche visant à explorer le fonctionnement de la remémoration chez les jeunes adultes en santé et l’effet du vieillissement sur ce processus. Ses études font appel à une technique d’imagerie cérébrale, l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle événementielle, afin de découvrir quelles régions cérébrales sont importantes dans la remémoration des souvenirs chez les jeunes adultes et comment le vieillissement normal agit sur la structure et le fonctionnement de ces diverses régions.