300 chercheurs internationaux réunis à Montréal au 44e congrès de l'International Society of Psychoneuroendocrinology (ISPNE)
18-08-2014
Longtemps, les études en santé mentale ont été réalisées sur des sujets masculins. Considérant les différences biologiques et psychologiques entre les hommes et les femmes, pouvons-nous prétendre que les approches, les traitements et la compréhension de la maladie mentale sont aussi efficaces pour les deux sexes ?
Du 19 au 22 août, 300 chercheurs de renommée internationale seront réunis à l’occasion du 44e congrès de l’International Society of Psychoneuroendocrinology (ISPNE) à l’hôtel Reine Élisabeth de Montréal pour discuter des différences de sexes et de genres dans les interactions du cerveau et des hormones et ainsi mieux comprendre le stress et ses effets sur la santé mentale. Ce congrès est organisé par Sonia Lupien, directrice du Centre d’études sur le stress humain de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal et par Jens Pruessner, chercheur à l’Institut universitaire en santé mentale Douglas.
Sexe et genre : quelles différences ?
« Au fil du temps, les chercheurs ont introduit les notions de sexe et de genre dans leurs travaux afin de mieux comprendre les interactions entre le cerveau et les hormones pouvant mener au développement des maladies mentales.« Il apparaît donc indispensable d’adapter les traitements pharmacologiques et psychosociaux en fonction de ces caractéristiques » déclare Sonia Lupien, professeure à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal. « Par exemple, au Centre d’études sur le stress humain, nous avons constaté que les gays, lesbiennes et bisexuels (GLB) qui affichent ouvertement leur orientation sexuelle démontrent un niveau d’hormones de stress moins élevé, ainsi que moins de symptômes d’anxiété, de dépression et d’épuisement professionnel ».
Bien que les définitions de sexe et de genre semblent être conceptuellement distinctes, dans la réalité la frontière entre les deux est moins évidente.
Le terme «sexe» fait référence à la signature biologique d’un individu. On peut considérer le sexe d’un point de vue génétique parce que l’individu est génétiquement prédisposé à être un homme ou une femme, ou d’un point de vue hormonal parce que l’individu mâle produit majoritairement des hormones sexuelles mâles (androgène) et l’individu femelle sécrète en particulier des hormones sexuelles femelles (estrogène et progestérone). D’un point de vue logique, on va donc se demander en quoi les hommes et les femmes réagissent différemment selon les situations.
Le terme genre, par opposition au concept de sexe, fait référence aux aspects socio-culturels de l’identification d’un individu. C’est en fait ce qui est considéré comme approprié à un sexe donné sur le plan des relations, des traits de personnalité, des attitudes, de comportements, des valeurs, du pouvoir et des influences sociales. Par exemple, un homme au foyer est-il plus épanoui qu’une femme chef d’entreprise ?
Des chercheurs internationaux à l’honneur
De nombreux chercheurs internationaux seront présents à cet événement dédié à l’étude des interactions entre le cerveau et les hormones pouvant mener au développement des maladies mentales en fonction des différences de sexe et de genre.
- Jim Pfaus, professeur en neuroscience et psychologie à l’Université Concordia (Montréal, Canada), effectue la plupart de ses recherches sur les animaux, il observe en quoi les comportements ainsi que le contexte environnemental peuvent influencer le comportement sexuel. Par exemple, il s’interroge sur les pratiques sexuelles telles que le fétichisme, l’échangisme et la monogamie et questionne les différences entre l’humain et l’animal.
> Mercredi 20 août de 11h à 12h.
- Gillian Einstein, directrice de l’École de psychologie et de l’École Dalla Lana de santé publique de l’Université de Toronto (Canada) qui, grâce à une approche holistique, propose une recherche à la fois qualitative et quantitative pour étudier les questions liées à la santé des femmes, notamment l’influence que peuvent avoir les hormones sur les changements d’humeur. Il tente entres autres de savoir si le fait de vieillir nous rend plus déprimé.
> Jeudi 21 août de 15h à 16h.
- Sari Van Anders, professeure adjointe en psychologie et études des femmes à l’Université du Michigan (États-Unis) étudie les associations entre les hormones et l’intimité sexuelle chez les hommes et les femmes. Ainsi, elle se penche entre autres sur l’épanouissement des individus ayant une vie sexuelle active. Jeudi 21 août, de 10h30 à 11h30
- Brigitte Kudielka, professeure à l’Université Regensburg (Allemagne) se concentre sur les réactions au stress en fonction des différences hormonales entre les hommes et les femmes. Elle se demande par exemple à quel point les changements d’œstrogènes chez la femme peuvent-ils influencer leur niveau de stress ? »
> Vendredi 22 août, de 11h à 12h
L’influence du sexe et du genre sur le cerveau et les hormones
L’International Society of Psychoneuroendocrinology (ISPNE) a pour mission de promouvoir et de diffuser les connaissances, au sujet des interactions entre les hormones et le cerveau ainsi que leurs liens avec les comportements et le fonctionnement du corps, et ce dans une perspective d’applications cliniques. Les chercheurs s’intéressent de plus en plus aux différences de sexes et de genres dans les interactions du cerveau et des hormones afin de mieux comprendre la maladie mentale. Le congrès mettra donc l’accent sur les perspectives cliniques et fondamentales des questions reliées au sexe et au genre tout au long de la vie. Plus particulièrement, les symposiums aborderont les notions de la différence sexuelle lors de la mesure du taux d’hormones à travers les tranches d’âges ainsi que les questions de genre dans les maladies mentales associées au stress.
International Society of Psychoneuroendocrinology (ISPNE) – ispne.org
Centre d’études sur le stress humain – stresshumain.ca
Institut universitaire en santé mentale de Montréal – iusmm.ca
Institut universitaire en santé mentale Douglas – douglas.qc.ca
Renseignements
Catherine Dion
Service des communications – Institut universitaire en santé mentale de Montréal
Téléphone : 514 251-4000, poste 2986 - Cellulaire : 514 235-4036
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