Des chercheurs du Douglas suivront pendant dix ans des adultes en santé et des adultes à risque de développer la maladie
20-09-2011
Des chercheurs de l’Institut Douglas entreprendront sous peu la première étude épidémiologique de prévention de la maladie d’Alzheimer.
«À notre connaissance, c’est la première étude de ce genre dans le monde» explique le Dr John Breitner, chercheur principal et directeur du nouveau Centre de recherche en prévention de la maladie d’Alzheimer situé au Douglas. Pour mettre au point les meilleures méthodes de prévention de cette maladie neurodégénérative, le Dr John Breitner et le Dr Judes Poirier, directeur adjoint de ce centre, recruteront 250 adultes de plus de 60 ans, en santé, mais qui ont un parent, un frère ou une sœur atteint de la maladie d’Alzheimer.
Ces chercheurs auront recours à l’imagerie cérébrale et à l’analyse du liquide céphalo-rachidien pour observer pendant dix ans les biomarqueurs de leurs sujets et constater quels sont les agents préventifs susceptibles d’enrayer le développement de la maladie avant l’apparition des symptômes. Ils considéreront cinq facteurs de prévention qui ont donné des résultats prometteurs dans des travaux antérieurs:
- les médicaments anti-inflammatoires
- l’insuline
- l’activité physique
- le régime alimentaire méditerranéen
- les médicaments agissant sur la production d’une protéine liée au gène ApoE
Orientations futures de la recherche sur la maladie d’Alzheimer
La recherche de traitements, pharmacologiques ou autres, n'a pas donné les résultats escomptés au cours des dix dernières années. On ne peut, à ce jour, que soulager certains symptômes liés à la détérioration des facultés cognitives et de la mémoire. Les scientifiques estiment qu’il faut travailler à la prévention de la maladie et investir les sommes nécessaires pour mener des études d’envergure. «La maladie d’Alzheimer représente un problème de santé publique qui pourrait avoir des conséquences catastrophiques au cours des prochaines années. Il est urgent de trouver des traitements de prévention efficaces» déclare le Dr Poirier.
Centre de recherche en prévention de l’Alzheimer
Situé à l’Institut Douglas et créé avec l’appui financier de l’Université McGill et de la chaire professorale mise sur pied grâce à la firme pharmaceutique Pfizer, le Centre de recherche en prévention de la maladie d’Alzheimer a pour mission de mettre au point le traitement qui permettra d’arrêter la progression de la maladie avant l’apparition des symptômes. Les travaux des Drs Breitner et Poirier s’inscrivent dans le cadre d’une série d’études qui seront développées dans ce centre, où une vingtaine de scientifiques étudient le vieillissement du cerveau.
« Nous ferons ce qui se fait en matière de prévention des maladies cardiovasculaires : intervenir avant que les dommages soient apparents » souligne le Dr Poirier.
L’impact majeur de la prévention
Retarder l’apparition de la maladie d’Alzheimer, ne serait-ce que de quelques années, aura un impact majeur pour les générations à venir, pour les familles, pour la société et pour le système de soins de santé.
- Si on retarde l’apparition de la maladie de deux ans, on diminue de 30 % le nombre de cas de la génération actuelle.
- Si on la retarde de 5 ans, on diminue de 50 % le nombre de cas dans une même génération.
Il y a urgence. Au Canada, on estime que les soins liés à la maladie d’Alzheimer coûtent chaque année de six à huit milliards de dollars.
- Un demi-million de Canadiens sont atteints de la maladie d'Alzheimer ou d’une démence connexe, et 71 000 d'entre eux ont moins de 75 ans (Société Alzheimer Montréal).
- Une personne qui a un parent atteint de la maladie d’Alzheimer risque deux ou trois plus de souffrir de cette maladie qu’une personne qui n’a pas ces antécédents familiaux.
Participez à l'étude
Les personnes qui souhaitent participer à cette étude et pensent répondre aux critères de sélection en vue du recrutement peuvent appeler au no sans frais : 1 855 888-4485 ou visiter le www.prevenir-alzheimer.ca
Sont disponibles pour des entrevues
Le Dr John Breitner vient des Universités Duke et Johns Hopkins. Gérontopsychiatre reconnu pour ses recherches épidémiologiques sur la maladie d’Alzheimer, il a été invité à mettre sur pied un centre de recherche au Douglas et à définir les orientations futures de la recherche sur la maladie d’Alzheimer au niveau international. Cette étude est une première pour le Dr Breitner qui pense déjà à l’avenir. Les projets de plus grande envergure auxquels il songe nécessiteront des investissements de millions de dollars.
Le Dr Judes Poirier, directeur adjoint du centre et chercheur reconnu mondialement pour ses travaux scientifiques, est régulièrement consulté par les divers gouvernements ; il a joué un rôle majeur dans la création de ce centre de recherche. Le Dr Poirier et son équipe ont identifié, en 1993, le gène ApoE4 comme étant le facteur de risque le plus important de la maladie d’Alzheimer. Cette découverte, qui fut une percée en génétique à l’époque, continue à faire avancer les connaissances dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer.
Renseignements
Florence Meney
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