De nouvelles données permettront de mieux le comprendre
30-01-2012
Une chercheure de l’Institut Douglas a reçu 1,8 million de dollars pour poursuivre ses travaux entourant l’effet du stress maternel prénatal (SMP) sur le développement du fœtus. Il s’agit d’une des subventions les plus importantes accordées par les Instituts de recherche en santé du Canada en 2011. Financée par les IRSC, le projet de Suzanne King, Ph.D, a pour but d’étudier les impacts du stress vécu par des femmes enceintes lors des inondations de janvier 2011 en Australie et les conséquences de ce stress sur les enfants nés dans l’année. Ces nouvelles recherches représentent la suite du Projet Verglas initié par Suzanne King, il y a 14 ans.
Une opportunité unique pour la recherche sur le SMP
«Il s’agit là d’une première, a déclaré Madame King. Grâce à notre collaboratrice en Australie, Sue Kildea, Ph.D, nous avons eu accès à des prélèvements de placentas, de cordons ombilicaux et de sang lors des accouchements des femmes enceintes pendant un désastre naturel. Personne n’a jamais eu accès à de telles données biométriques. Il faut maintenant les analyser pour comprendre les mécanismes par lesquels le SMP peut affecter les fœtus. Vous comprendrez donc que cette importante subvention est indispensable à l’avancement de notre recherche.»
Sue Kildae collabore avec plus de 400 sages-femmes à l’hôpital Mater de Brisbane, l’épicentre des inondations australiennes. Son équipe suivait déjà une centaine de femmes enceintes dans une étude sur les soins prénataux quand la catastrophe de 2011 est survenue. Elle en a recruté 200 autres pour son projet durant le désastre. De son côté, le chercheur américain Michael O’Hara coordonne l’étude de l’Iowa qui suit 300 femmes enceintes et leurs enfants dont une centaine avaient été recrutées avant l’inondation de juin 2008.
Suzanne King a élargi le champ d’études de son programme de recherche sur le SMP aux inondations de l’Iowa en 2008 et de l’Australie en 2011. Elle a rapidement trouvé des collaborateurs qui étaient sur les lieux des catastrophes et qui étudiaient déjà l’influence du niveau de détresse de la mère sur le développement du fœtus. La créativité et la vivacité de réaction de la chercheuse principale du Projet Verglas lui ont valu un accès inespéré à des données collectées avant les catastrophes.
Le Projet Verglas : un projet précurseur et novateur
Initié en 1998, lors de la crise du verglas, les travaux de madame King ont permis d’importantes avancées sur les effets du stress prénatal et le développement des enfants. «Nous avons constaté que le développement cognitif, comportemental, moteur et physique de l’enfant était affecté à long terme par le SMP, explique Suzanne King. Si des affectations mineures persistent chez l’enfant dans le cas d’un désastre modéré comme le verglas, on soupçonne qu’elles pourraient être bien pires dans le cas d’un tsunami ou d’un tremblement de terre comme celui d’Haïti.»
Le projet Verglas a longtemps été la seule étude au monde sur le SMP lié à un désastre naturel, c'est-à-dire à un stresseur indépendant, extérieur à la mère. L’arrivée de nouveaux échantillons augmentera de manière significative le nombre de familles suivies sur le long terme par madame King. Cette année, les enfants du verglas auront 14 ans. Ils entrent dans une période de grands changements physiques et psychologiques. C’est donc une phase de recherche prometteuse qui s’amorce pour l’équipe de recherche Suzanne King.
Renseignements
Kevin Bilodeau
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