20-09-2007
Est-ce que le personnel assurant les soins de santé dans le Nord-du-Québec peut avoir accès à des formations continues de qualité en psychiatrie à un prix raisonnable? Cette question préoccupait Charles-Édouard Carrier, chef de service, Plateau technique et diagnostics spécialisés et responsable de la télésanté au Douglas. « À titre de membre du réseau RUIS-McGill, nous avons le mandat de soutenir les communautés vivant éloignées des grands centres urbains en offrant les meilleurs services possibles en santé mentale.
Actuellement, notre priorité est de répondre aux besoins des communautés vivant dans le Grand-Nord. Cependant, la grande distance qui nous sépare ainsi que les différences culturelles imposent d’importants défis. Puisque les cours « uniformisés » ne répondent pas aux besoins des populations du Nord, j’ai tenté de trouver une façon de mettre sur pied, à peu de frais, des cours adaptés aux réalités de cette région du Québec. »
Charles-Édouard savait déjà que des équipements audiovisuels avaient été installés à l’Institut dans le cadre du projet télésanté du Douglas. Après s’être assuré que tout le matériel nécessaire était disponible, il a proposé que le Douglas prenne l’initiative d’offrir une série de brefs cours de télé-enseignement qui aborderaient des sujets pour lesquels les communautés du Nord avaient un urgent besoin d’aide. Puisque le Douglas possède toute l’expertise nécessaire, des thèmes tels que les troubles de l’alimentation, la schizophrénie et l’anxiété leur ont été suggérés. Sur le plan administratif, des cours sur la gestion des pénuries de personnel infirmier et d’autres portant sur les façons de bien gérer les dossiers impliquant le curateur public leur ont été proposés.
Les cours en temps réel connaissent un franc succès
Pour lancer le projet, Charles-Édouard a organisé deux cours d’essai sur les troubles de l’alimentation, en juin 2007. Le premier cours a été donné par le chef du Programme des troubles de l’alimentation, Howard Steiger, Ph.D., tandis que le deuxième a été présenté par la chef du Département de psychiatrie du Douglas, Mimi Israël, M.D. Les cours se déroulaient en temps réel dans la salle Maurice-Forget. La matière était présentée durant une heure et demie et était suivie d’une période de questions de 30 minutes, par l’entremise d’Internet. Les commentaires des participants ont été extrêmement positifs. Au courant des prochains mois, le Douglas souhaite trouver de nouvelles sources de financement pour assurer la continuité de ce projet.
Pour Charles-Édouard, il s’agit de la toute dernière d’une très longue série d’initiatives particulièrement novatrices dans le domaine de l’enseignement au Douglas. « En plus d’être relativement peu dispendieux à produire, ces cours font du Douglas le premier membre du RUIS-McGill à développer un projet de télé-enseignement spécifiquement conçu pour répondre aux besoins particuliers des populations vivant dans le Nord-du-Québec. J’espère que cette initiative inspirera nos partenaires, et d’autres membres du RUIS-McGill, à mettre sur pied des projets de télé-enseignement pour diverses régions du Québec et d’ailleurs. Je suis convaincu que les perceptives de développement pour l’avenir son excellentes. »