26-07-2005
Avis aux mères qui souhaitent diminuer leur stress : essayez l’allaitement maternel. Une nouvelle recherche menée au Centre de recherche de l’Hôpital Douglas révèle que les mères qui allaitent réagissent moins vivement aux situations stressantes que les mères qui donnent le biberon. Ces conclusions indiquent que les mères allaitantes auraient une meilleure capacité de s’occuper de leurs enfants.
"Il est bien établi que le lait maternel est la meilleure source nutritive pour le nourrisson, dont il favorise le développement physique et mental", dit Claire-Dominique Walker, Ph.D., chercheuse principale et directrice de la division de recherche en neurosciences au Douglas. "Nos travaux établissent désormais que les mères tirent elles aussi un avantage de l’allaitement maternel : elles réagissent moins vivement aux situations stressantes. Par conséquent, elles se concentrent davantage sur leurs enfants et disposent de plus d’énergie pour des activités telles que les soins du nourrisson et la production du lait, ce qui bénéficie nettement aux enfants."
Claire-Dominique Walker et son équipe, notamment Sonia J. Lupien, Ph.D., directrice du Centre d’études sur le stress humain au Douglas, et Mai Tu, étudiante au doctorat, ont étudié les réponses au stress de 25 mères allaitantes et de 25 autres donnant le biberon, qui avaient soit un seul nourrisson, soit plusieurs enfants. Les mères ont été exposées à divers types de situations stressantes, allant de situations considérées "à charge émotive ou pertinentes", par exemple le visionnement d’un vidéo sur des enfants blessés ou perdus, à des situations considérées comme "non menaçantes ou non pertinentes", comme une conférence en public et un problème de mathématique. Le stress des mères a été établi d’après la mesure des taux de cortisol (une hormone responsable du stress) dans la salive. Les résultats préliminaires indiquent que les mères qui pratiquent l’allaitement maternel présentent des taux inférieurs de cortisol (indiquant moins de stress) dans les situations stressantes à charge émotive mais non menaçantes. Cet effet a également été observé en réponse à un agent stressant pertinent, mais de manière encore plus prononcée chez les mères qui ont déjà l’expérience de l’allaitement maternel (soit les mères de plusieurs enfants). Cette observation établit un nouvel avantage potentiel de l’allaitement maternel au terme de plusieurs accouchements."
"La différence observée dans les réactions aux agents stressants pertinents et non pertinents présente un grand intérêt", dit Mai Tu. "Elle signifie que les mères qui ont l’expérience de l’allaitement filtrent l’agent stressant important parmi les agents stressants insignifiants et que les mères qui donnent le biberon seraient moins en mesure de le faire. Nos conclusions indiquent que certaines mères donnant le biberon réagissent plus fortement au stress, ce qui peut nuire au soin optimal du nourrisson."
"Notre étude pourrait aussi avoir des conséquences sur les femmes prédisposées à la dépression postpartum », dit Claire-Dominique Walker. "Le stress est un facteur de risque dans la dépression postpartum. Si nous comprenons mieux la manière dont les mères qui pratiquent l’allaitement réduisent leur stress, grâce au filtrage des exigences quotidiennes, nous pourrions être en mesure d’améliorer le traitement des mères prédisposées à la dépression postpartum."
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