12-05-2009


Ceinturé par la jungle de l’Amérique centrale et la mer des Caraïbes, le Belize constitue une destination de choix pour les touristes privés de soleil, au coeur de l’hiver. Quant aux Béliziens, ils ne souffrent peut-être pas du blues de l’hiver, mais ils ne sont pas immunisés contre les maladies mentales. Il n’y a toutefois qu’un psychiatre pour près de 300 000 personnes. La Dre Claudina Cayetano est psychiatre en chef et directrice du Programme de santé mentale au Belize. Heureusement, elle peut compter sur un groupe d’infirmières praticiennes et de travailleurs de la santé en soins primaires qui jouent un rôle déterminant au sein des collectivités qu’ils desservent.

Le Centre collaborateur de l’Organisation mondiale de la santé OMS/OPS et l’Université McGill participent actuellement à un projet visant à fournir aux infirmières praticiennes et aux équipes de soins primaires du Belize les outils nécessaires au dépistage précoce de la dépression et des troubles anxieux. Le but est également d’aider ces travailleurs de la santé à déstigmatiser les problèmes de santé mentale et à combattre la discrimination envers les personnes souffrant de maladies mentales. Au Belize, la croyance courante veut que les maladies mentales soient causées par de mauvais esprits. Dans la société bélizienne, on fuit habituellement les personnes atteintes de maladie mentale et on ne leur offre pas de possibilités d’emploi. Par conséquent, plusieurs d’entre elles finissent dans la rue, sans le sou.

Le Dr Marc Laporta, directeur adjoint du Centre collaborateur de l’OMS/OPS de Montréal, qui a son siège à l’Institut Douglas, explique : « La collaboration de l’OMS et de McGill avec le Programme de santé mentale au Belize a vu le jour à la suite d’un don privé visant précisément à offrir ce genre de formation aux étudiants en médecine. Les praticiens du Belize reçoivent ainsi un enseignement clinique pratique, principalement donné par les étudiants de quatrième année de médecine à McGill. »

L'étudiant de cycle supérieur qui s'est intéressé à ce projet est Julian Xue, qui passera un mois au Belize. Le Dr Laporta ajoute : «Julian aura un horaire plutôt chargé, car il est censé donner une série de causeries et de discussions dans divers milieux cliniques à la grandeur du pays. Ce ne sera pas des vacances, et il l’accepte très bien. Cet étudiant, et il y en a d’autres comme lui, croit fermement qu’il importe de fournir son apport afin d’améliorer la santé et la situation des gens dans le besoin, et il est prêt à se rendre partout où cette conviction peut le mener. »

Les praticiens de la santé s’instruiront auprès de cet étudiant sur le dépistage précoce et la déstigmatisation; à leur tour, le résident apprendra de ces praticiens la façon d’aborder l’ethnie et la culture, dans le cadre des soins donnés aux patients psychiatriques. Grâce à l’ensemble de ce processus, il sera possible d’améliorer les soins psychiatriques au Belize, et de combattre l’ignorance entourant la maladie mentale.

Ultimement, le Centre collaborateur de l’OMS vise à élaborer d’autres programmes de ce genre, axés sur la santé mentale, à l’échelle internationale et même mondiale. Il ne fait aucun doute que les professionnels de l’Institut Douglas et de l’Université McGill ont beaucoup d’enthousiasme et d’expertise à offrir.