Le Douglas se joint à une campagne visant à tracer des lignes directrices à l’intention de l’industrie de la mode

01-02-2007


La beauté a un prix, tout particulièrement pour les mannequins qui se privent de manger pour pouvoir se glisser dans les robes que leur façonnent les créateurs de mode. Le récent décès de plusieurs de ces personnes à travers le monde, a incité le Academy for Eating Disorders (AED) à former un groupe de travail chargé d’élaborer des lignes directrices visant à aider l’industrie de la mode à adopter les mesures appropriées pour protéger la santé et le bien-être des mannequins. Des cliniciens du Douglas se sont récemment joints à cette campagne en faisant circuler ces lignes directrices proposées à des revues ainsi qu’à des créateurs de mode à travers le Canada.

«Notre intention est d’engager un dialogue avec les chefs de file du domaine de la mode et d’entreprendre l’élaboration et la mise en œuvre de lignes directrices pratiques, qui permettront de sauver des vies», affirme Mimi Israël, M.D., psychiatre au Programme des troubles de l’alimentation du Douglas et secrétaire de l’AED.

Ces lignes directrices prévoient notamment l’adoption d’un âge et d’un seuil de l’indice de masse corporelle minimums, une attestation médicale indépendante confirmant que les personnes qui se destinent à devenir mannequin ne souffrent pas d’un trouble de l’alimentation, de meilleurs échanges avec les agences de publicité en vue de favoriser le recours, dans le cadre de campagnes de publicité, à des mannequins au profil corporel réaliste et d’un âge convenable.

« Nous espérons obtenir la participation de l’industrie de la mode, à l’égard de cette initiative , dit Howard Steiger, Ph.D., directeur du Programme des troubles de l’alimentation du Douglas. Le gouvernement espagnol a récemment imposé des limites de poids à ses mannequins appelés à défiler sur les passerelles, conformément aux lignes directrices de l’Organisation mondiale de la Santé. Il s’agit d’un signe très positif. »

«Bien que les pressions sociales incitant à être mince constituent un facteur important dans le risque de développer un trouble de l’alimentation, nous savons également que les pressions sociales touchent plus directement les personnes qui sont vulnérables, pour des raisons d’ordre psychologique et biologique. La recherche nous a récemment démontré en quoi les troubles de l’alimentation sont tributaires de vulnérabilités génétiques qui sont «déclenchées» par la multiplication des régimes alimentaires. En d’autres termes, les troubles de l’alimentation sont des maladies complexes; des facteurs biologiques, sociaux, psychologiques et liés au développement interviennent tous dans le processus.»

Le Programme des troubles de l’alimentation du Douglas est le seul programme spécialisé d’envergure au Québec qui intègre les soins cliniques, l’enseignement et la recherche dans le traitement des troubles de l’alimentation. C’est l’équipe d’Howard Steiger qui a mis en évidence le fait que les troubles de l’alimentation s’expliquent par une multiplicité de facteurs au rang desquels figurent des considérations liées à la génétique et le recours trop fréquent à des régimes alimentaires.

La Semaine de sensibilisation au troubles de l’alimentation aura lieu la semaine prochaine (soit du 5 au 11 février 2007). En tous temps, au moins 10 % des femmes adultes et en fin d’adolescence présentent des symptômes associés à des troubles alimentaires.